Honte, d’où viens-tu, toi qui t’installes durablement sur la peau de mon visage ?
Honte, d’en être réduite à attendre que la vie se passe en moi, se passe sans moi, à travers moi sans influence sur son passage.
Honte, d’être l’anti-héro, celui qui a raté son voyage.
Honte, de n’avoir satisfait aucune des attentes déposées en moi par la vie, et cela quels que soient mes âges.
Honte, de l’errance détournée de la joie.
Honte, des efforts vains et d’une application trop scolaire pour échapper à cet enfer – la dépression et m’enfonce dans un échec supplémentaire.
Je n’y crois plus. La foi semble avoir disparu. Seule subsiste dans le temps cette image du pendu.
Honte, je veux rompre.
Honte, je romps, je quitte.
Honte, je m’en vais. Désormais tu te vivras sans moi et je me vivrai sans toi.
La vie me traverse sans frein sur son passage.