Envie de me bichonner,
Envie de me pardonner,
Envie de vivre le moment présent
Avec mes enfants, tous mes enfants.
Et ces petits pansements
Sur mon visage
Pour protéger ma peau
Qui me démange.
Oser s'exposer.
Et recevoir les regards
Sur ce visage pansé...
Et me sentir comme une maman, qui soigne son enfant.
Sentir ce pansement-peau
Comme une nouvelle membrane.
Ce pansement-peau comme un relais
Pour relâcher une attention
Trop portée
Sur ces marques apparentes.
Me protéger, me pardonner.
Panser mes bobos.
M'accorder le repos
Pour enfin cicatriser.
Grâce à ces pansements-peau,
Grâce à ces doudous-peau.
Cicatriser exige du temps.
Le temps exige de cicatriser.
Mes pansements-peau,
Traduisent en mots
La langue du temps.
L'enfant meurtri
Se sent compris.
Et la femme, cicatrisante,
Tatouée des traces du passé,
Est enfin dévoilée.
Un pansement, tout simplement,
Pour montrer au monde la blessure du dedans.
Et pour qui sait voir
Avec les yeux de l'amour,
Devient visible
Un indicible secret
Qu'abrite la blessure : La Pudeur du Coeur.